article écrit par CHARLES LECAVALIER Jeudi, 14 janvier 2021 00:00MISE À JOUR Jeudi, 14 janvier 2021 00:00 pour le Journal de Montréal

La CAQ contrevient à ses engagements sur la protection du territoire, selon le poète.

Dans Lanaudière, seulement 54 km2 du parc régional de la forêt Ouareau sont protégés, alors que les citoyens demandaient que 700 km2 soient sauvegardés.

Richard Desjardins écrit aux Nations unies pour dénoncer la «fraude intellectuelle» du gouvernement Legault, qui contrevient selon lui à la Convention sur la diversité biologique en ne protégeant que des territoires nordiques.

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«Sous l’impulsion de son ministère responsable des forêts, le gouvernement Legault a donc tranché: ok pour des aires protégées, mais là où il n’y pas d’arbres! C’est clair, nos forêts publiques doivent demeurer essentiellement des réservoirs de mètres cubes de bois mis à la disposition d’entreprises forestières privées», déplore le militant et poète dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui dans Le Journal.

Le président d’Action boréale et cosignataire de la lettre, Henri Jacob, explique: «Le gouvernement a fondamentalement protégé des territoires au nord du 49e parallèle. Sur les dizaines de milliers de km2 annoncés en décembre, il n’y en a que 0,8% au sud.» 

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Le problème: c’est au sud que les écosystèmes sont les plus fragiles et menacés par l’industrie, et c’est également au sud qu’il y a davantage de biodiversité. Selon Action boréale, le Québec transgresse la convention, car il n’accorde pas une protection sur chacun des écosystèmes qu’il abrite. «On veut que les gens à l’international s’aperçoivent que les aires protégées du Québec ne sont pas représentatives et que le gouvernement se pète les bretelles pour rien», dit M. Jacob.  

En Abitibi, 10 des 12 projets proposés par la communauté ont été rejetés, et ceux qui ont été sélectionnés ont été largement amputés de leur territoire. «Ils se sont dit “Richard Desjardins se bat pour le mont Kanasuta, on va lui donner le top de la montagne”», déplore-t-il. 

Autre exemple concret: dans Lanaudière, à proximité de Montréal, les citoyens avaient proposé au ministère de l’Environnement près de 700 km2 de forêts à sauvegarder. Après d’âpres négociations, leur demande a été réduite à 215 km2. Et finalement, le gouvernement du Québec, sans explication, n’a protégé que 54 km2 de la forêt Ouareau, ce qui équivaut à moins de 30% de ce parc régional. 

«Les coupes forestières sont aux portes du grand Montréal. Les gens ne réalisent pas à quel point les coupes sont rendues proches», souligne Linda Otis, présidente de l’écocorridor Kaaikop-Ouareau.  

Elle déplore d’ailleurs que le ministère de l’Environnement n’ait pas voulu protéger le mont Kaaikop, qui abrite une base de plein air. «C’était seulement 40 km2, ce n’est vraiment rien pour l’industrie forestière», dit-elle. Pendant ce temps, des coupes menacent ce corridor vers le parc du Mont-Tremblant.   

Tous ne sont pas du même avis. Le biologiste Alain Branchaud, président de la SNAP Québec, reconnaît qu’il y a des lacunes dans ce qui a été annoncé en décembre par le gouvernement, mais estime tout de même qu’il s’agit d’un progrès «remarquable». 

«Il n’y a pas d’aires protégées “scrap” dans ce qui a été annoncé. Ce sont des progrès extraordinaires. Et 17%, c’est un objectif intérimaire, la cible de 30% va nous permettre combler les lacunes réelles au sud», souligne-t-il. 

Dur coup pour le gouvernement: un 30 000 km2 de territoires nordiques protégés qu’il a annoncés en décembre sont maintenant remis en question par les Inuits du Nunavik. «Nous informons le gouvernement du Québec que nous procédons actuellement à des consultations dans l’ensemble du Nunavik sur la création de notre nouveau gouvernement. Par conséquent, nous ne signerons aucune entente concernant l’expansion du réseau d’aires protégées au Nunavik», affirme le président de la Société Makivik, Charlie Watt. 

Adamie Delisle Alaku, vice-président de Makivik, ne mâche pas ses mots en entrevue avec Le Journal. «Si le gouvernement du Québec protège ces territoires, c’est parce qu’il n’y voit pas de valeur économique. Il n’aurait pas protégé un secteur qui intéresse les minières à la recherche de nickel ou de terres rares, et il n’aurait pas protégé un endroit où ils peuvent construire une centrale hydroélectrique», lance-t-il  

UNE CIBLE ATTEINTE, MAIS CRITIQUÉE  

  • En décembre, le gouvernement Legault annonçait que 17% du territoire terrestre du Québec serait protégé, à temps pour atteindre son objectif international.    
  • Seuls la Colombie-Britannique et le Québec ont atteint ce barème au Canada, les autres provinces et territoires ont échoué.    
  • Sur les dizaines de milliers de km2 protégés, moins de 1% sont au sud.    

Source: www.journaldequebec.com/2021/01/14/territoires-proteges-desjardins-alerte-lonu-des-manquements-du-quebec

Près de deux fois plus d’arbres seront coupés au Québec d’ici 60 ans

article écrit par VINCENT LARIN Mercredi, 16 décembre 2020 20:01 pour le Journal de Québec

« Le volume de bois récolté annuellement au Québec passerait ainsi de 29 millions de mètres cubes (en moyenne ces cinq dernières années) à 52,9 millions de mètres cubes à l’aube de 2080. Pour ce faire, le gouvernement souhaite notamment rendre disponibles de plus grandes étendues aux forestières. »

Source:

https://www.journaldequebec.com/2020/12/16/pres-de-deux-fois-plus-darbres-seront-coupes-au-quebec-dici-60-ans

www.inspiredtraveler.ca/nearly-twice-as-many-trees-will-be-cut-in-quebec-within-60-years-2

Aires protégées du gouvernement Legault | «Les compagnies forestières veulent couper dans le sud du Québec» -Luc Ferrandez

Par 98.515 JANVIER 2021 13:27 | MODIFIÉ LE 15 JANVIER 2021 14:39

https://www.985fm.ca/nouvelles/politique/364135/les-aires-protegees-du-gouvernement-legault-les-compagnies-forestieres-veulent-couper-dans-le-sud-du-quebec-luc-ferrandez

17% d’aires protégées… Ah oui?

lettre écrite par RICHARD DESJARDINS, HENRI JACOB Jeudi, 14 janvier 2021 00:00MISE À JOUR Jeudi, 14 janvier 2021 00:00

En un petit mois, avant que l’année 2020 ne s’achève, notre gouvernement du Québec (CAQ) est parvenu à doubler d’un coup sec la protection de son territoire pour atteindre 17 % de sa superficie. Sa cible internationale enfin décrochée. Wow ! Un exploit ! Même que certains des grands groupes environnementaux ont applaudi. Ça fait du bien, une bonne nouvelle de temps en temps.

• À lire aussi: Territoires protégés: Desjardins alerte l’ONU des manquements du Québec

Sauf que c’était une fraude intellectuelle enfouie dans un feu d’artifice médiatique.

  • Écoutez Richard Desjardins sur QUB radio:

https://omny.fm/shows/dutrizac-de-6-a-9/richard-desjardins-crit-aux-nations-unies-pour-d-n/embed

Écosystèmes

Tout d’abord, la convention internationale sur la diversité biologique (1993) entérinée par le Québec lui enjoignait d’étendre une protection sur chacun des écosystèmes qu’il abrite (et non pas uniquement sur 17 % de l’ensemble du pays. Il aurait suffi pour cela de ne protéger qu’une partie du Grand Nord).

Au cours des 20 dernières années, les experts du ministère de l’Environnement se sont appliqués à recenser les territoires qui, dans chacun des écosystèmes, méritaient une protection. Dûment consultées, les populations de ces territoires – Autochtones et allochtones – ont entériné ces sélections que, dans bien des cas, elles avaient elles-mêmes proposées.

Or le mois passé, dans son sprint final pour obtenir une reconnaissance mondiale, le gouvernement a démoli tout ce travail démocratique pour jeter son dévolu de « pourcentages » sur le Nord, peu habité, et n’accorder même pas 1 % de protection au sud du 49e parallèle, transgressant ainsi un des principes de la convention. 

À cet effet, nous aviserons les Nations Unies que les supposés « exploits » du Québec contreviennent aux conditions de la convention qu’il a conclue avec cet organisme international.

Sous l’impulsion de son ministère responsable des forêts, le gouvernement Legault a donc tranché : OK pour des aires protégées, mais là où il n’y a pas d’arbres ! C’est clair, nos forêts publiques doivent demeurer essentiellement des réservoirs de mètres cubes de bois mis à la disposition d’entreprises forestières privées. 

Cette conception coloniale de l’occupation du territoire est devenue aujourd’hui socialement insupportable. Elle est maintenue, alimentée et organisée par une camarilla d’une vingtaine de hauts fonctionnaires – ingénieurs forestiers et quelques économistes parachutés – reclus dans le bunker du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), à Québec. 

Comme tous les ingénieurs forestiers, ils sont diplômés de l’Université Laval, abritant les pavillons Abitibi-Price et Kruger, du nom de deux fameuses compagnies de bois. Parmi les 28 000 espèces vivantes interconnectées qui constituent une forêt, ils en ont étudié cinq ou six : des arbres « commerciaux ». Puis ils ont appris à modéliser leur abattage dans une dévastation mécanique de l’entourage. Ce sont ces ingénieurs qui régentent outrageusement notre territoire et bloquent tout projet émanant de la société civile qui entendrait laisser une forêt debout. 

Sabotage

Juge et partie dans ses décisions, ce ministère doit être radicalement refondu. Pour que ne se reproduise plus jamais ce genre de sabotage, comme nous venons de le constater, par lequel il a pu piétiner un solide travail échelonné sur plus de 20 ans d’un ministère collègue (l’Environnement), méprisant en passant les citoyens qui y ont pris part dans le plus grand respect des règles définies par le gouvernement lui-même. 

Mais au moins s’il était compétent, ce ministère ! Son titulaire (Pierre Dufour) vient de déclarer qu’en termes de quantité et de qualité, notre ressource forestière s’appauvrit, mais demeure tout de même sous-exploitée ! Allez comprendre…

Nous verrons dans un prochain article comment il entend remédier à la situation par le recours, entre autres, à la pensée magique et aux bienfaits de l’hallucination.

Source: https://www.journaldemontreal.com/2021/01/14/17-daires-protegees-ah-oui

17 % d’aires protégées, de la fraude intellectuelle?

https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/le-15-18/segments/entrevue/339296/protection-environnement-territoire-ecosystemes-ecologie-environnement